C’était ce qui était censé nous réveiller à 4h30 le matin du lundi 19 aout… Mais nous étions déjà tous réveillés depuis longtemps, même si nous nous étions « couchés » vers 2h00 la « veille ». Tous ? Non ! Une seule personne continuait à dormir malgré le bruit ambiant : Louis Mesnager. « Mais les gars !!! On avait dit 4h30 !! Il reste encore 10 minutes de dodo !!! » mais très vite, la fausse mauvaise humeur de mon cousin s’envole devant notre petit dej’ : des makis achetés dans un petit supermarché la veille. Le meilleur petit-dèj du moOOonde !! Le programme de la journée est le suivant : on arrive à 10h00 à Fuji-Q, le parc d’attractions au pied du mont Fuji. À la fermeture du parc, on commence l’escalade du mont pour arriver en haut vers 04h00 du matin, et ainsi assister au lever du soleil depuis le mont. Sacrée journée en perspective !!
Nous arrivons à la gare. Un de nos comparses nous suggère d’acheter des billets enfants: ils sont moitié prix et nous permettent quand même de passer les portails de sécurité. Habile ! La seule différence, c’est qu’à notre passage, les barrières émettent un petit bruit de poussin : « pwiit pwiit ! » : heureusement, ce petit son ridicule est noyé dans le brouhaha de la gare (mais il est quand même rigolo, ce petit son !). Nous montons dans le train : incroyable, un compartiment entièrement vide !! On s’installe, on bascule les sièges, on s’étale, on rigole des magazines japonais, mais notre joyeux bordel est vite interrompu par l’arrivée d’un contrôleur… Il va découvrir notre stratagème des tickets enfants ! Personne n’ose montrer son billet… Finalement, il nous demande si on est au courant qu’on est dans un wagon première classe. Hourra, une échappatoire ! Nous nous excusons donc de n’avoir pas remarqué être en première classe et nous fuyons le contrôleur vers des wagons plus surs… Qui s’avèrent être tous remplis de japonais. Après avoir arpenté tous les wagons pendant un bon quart d’heure (et sous le regard incrédule des japonais qui suivaient nos aller-retour en haussant le sourcil), nous nous répartissons donc dans différents wagons les quelques places qu’il reste. Je me mets avec Louis dans l’un des derniers wagons.
Au bout d’une heure, Louis se retourne vers moi : « Attention !! Des contrôleurs arrivent ! Les autres se sont fait avoir, il faut fuir !! » Nous allons donc nous réfugier au fin fond du dernier wagon, en repassant encore devant les Japonais qui décidément ne nous comprendront jamais. Finalement nous arrivons à destination sans s’être fait contrôler. Mission accomplie !! Hélas, certains d’entre nous n’ont pas eu cette chance, et je rends hommage à ces braves hommes qui se sont sacrifiés pour Louis et moi. Encore une fois, merci !
Nous voici enfin à l’entrée du parc !! Tickets achetés, sacs rangés, nos courrons vers la première attraction : senritsu, ou le Super Scary Labyrinth of Fear. Cette maison hantée est considérée comme étant la plus effrayante du monde, d’après le Guisness Book. Super, j’adore avoir peur !… Voici notre état d’esprit avant l’entrée (le début est bizarre car je voulais enregistrer la petite musique de la file d’attente, une douce mélodie sans doute destinée à nous rassurer… Cette musique est à présent gravée dans l’esprit de chacun d’entre nous à jamais… Non, je ne veux plus entendre cette musique, nooooooonnnnn !!!…. (à la fin de la vidéo, notre ami Cédric nous rappelle son aimable sacrifice du train)
Bon je ne vais pas m’étendre sur ce qu’il s’est passé à l’intérieur, je vous laisse la surprise si un jour vous y allez ! (pas mal l’excuse hein ?)
Voici le reste de la journée en images :
Voilà, des photos pas extraordinaires, mais j’étais plutôt occupé à profiter du parc qu’à prendre des photos… Désolé ! Mais voilà, comme vous pouvez le voir sur la dernière photo, le soir est tombé, le parc va fermer… Il est temps d’aller escalader le Fuji-San !!! Le dernier bus qui fait la liaison avec le parc étant déjà parti (oui on est des pros de l’organisation) nous avons dû appeler des taxis pour nous emmener au pied du fameux mont. Là, nous enfilons pulls, pantalons, écharpes, car en haut, il fait froid !! Nous voilà fins près, même si nous avons encore des progrès à faire sur le style…
Et c’est parti pour 5 heures de marche ! Louis, Cédric, Alex et moi-même prenons la tête du cortège. Nous parlons avec d’autres français rencontrés sur la route : « On a dormi toute la journée pour être prêt cette nuit !
– Ah ouais ? Nous on a dormi même pas une heure la nuit dernière et on a passé 10 heures dans un parc d’attractions, la motivation est là !!! »
Au fur et à mesure que nous prenons de la hauteur, nous voyons les lumières des villes en contrebas que s’allonge de plus en plus loin à l’horizon. C’est une vision très impressionnante (mais impossible à prendre en photo, hélas). Au-dessus de nos têtes, les lumières des centaines de personnes qui gravissent en même temps que nous dessinent un infini serpentin qui se perd dans les sommets. On a encore du chemin à faire…
Il faut dire que Louis menait la troupe d’une poigne de fer. Plus haut ! Plus vite ! Plus loin ! En haut, vous trouverez chaleur, confort, bouffe chaude, et une vue incroyable ! Nous étions alors ses disciples, alignant un pas devant l’autre en essayant de ne pas tomber. Au bout de deux longues heures de marche, les effets d’une longue journée couplée au manque de sommeil se font ressentir…
Le serpentin de lumière devant nous n’a pas l’air de rétrécir, nous ne voyons toujours pas l’arrivée et nos utilisons nos dernières forces. Seul Louis l’infatigable reste serein, pilier de notre motivation, alors que Cédric et moi marchions tels des zombies, de manière automatique, essayant d’ignorer la douleur lancinante de nos jambes ou de nos pieds. Pour ne pas y penser, nous nous lancions dans de passionnants débats : qui est le meilleur, Gimli, ou Legolas ?? Car comment ne pas penser au seigneur des anneaux : nous escaladons un volcan en activité (oui, le mont Fuji est en activité !), à bout de force, en train de suivre un petit Golum qui nous exhorte de nous dépêcher !
Finalement, vers 03h30 du matin, enfin, nous arrivons !! Hourra !!!
Vite, nous nous ruons dans le petit village du sommet… Pour se retrouver devant des maisons toutes fermées. Mais… Et la bouffe ? Et le chaud ?? Et ben non, après renseignement, les restaurants ouvrent à 05h00. Il fait actuellement 6°C et la chaleur procurée par la montée se dissipe vite. Nous sommes déjà en train de geler de froid… Nous trouvons un banc sur lequel nous nous mîmes en position fœtale, en nous blottissant les uns contre les autres. Autour de nos, des Japonais décidément bien mieux préparés étendent leurs sacs de couchage et leurs couvertures de survie. Aglagla… Nous entrons alors dans une sorte de léthargie, à mi-chemin entre le sommeil et l’évanouissement par le froid.
1h30 plus tard, enfin, les portes s’ouvrent !! La foule se rue à l’intérieur du restaurant. Nous commandons des ramens bien chauds. Mmmh, quel bonheur de se régaler de nouilles brulantes après une telle épreuve !! Petit à petit, le reste des membres de notre troupe arrivent. Nous sommes prêts à voir le soleil se lever !
Voilà, c’est la fin de cette aventure Fuji-tesque ! Merci à Louis et à Victor pour avoir organisé ces 24 heures de folies !!!
Sacre Paulin! Et cela ne fait que commencer. Nous suivons tes aventures avec intérêt. Nous sommes impatients de connaitre la suite. G.P. et Manie
Top ce blog! Continue , on le lit comme un roman passionnant! Bisous de la lernon’s family
J’aurais bien aimé savoir comment s’était passé la descente!! Dans quel état étiez vous mes pauvres?! 10H dans le parc d’attraction la veille de l’ascension….
bande de zouave!
NIPPON (Japon) 日本 c’est bien le pays du soleil 日 levant 本 …drôle de soleil tout de même en forme de fenêtre. Bravo je vois que l’apprentissage de l’effort, et de la marche sur les monts cévenols, a eu son utilité…
prochain rendez-vous au pays ‘du matin calme’ ou plus exactement ‘du matin frais’ ?!